Congo : l’opposition contre les concertations avec les autorités avant les législatives
Des partis d’opposition en République du Congo ont rejeté l’appel des autorités à participer à une “concertation politique”, initiée par les autorités avant les élections législatives prévues courant 2022.
L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), dirigée Mathias Dzon, a annoncé, dans un communiqué à Brazzaville, sa non-participation à la concertation politique, appelant à la convocation d’un “véritable dialogue politique inclusif”.
Selon cette plateforme politique de l’opposition, la décision du gouvernement de convoquer la concertation politique à Owando, dans le département de la Cuvette, situé dans la partie septentrionale du pays, du 3 au 6 mars 2022, a été prise sans consultation préalable de l’opposition.
“Tant que la gouvernance électorale actuelle ne sera pas améliorée, nous ne pourrons plus participer à quoi que ce soit. Le pouvoir nous a toujours roulés dans la farine à la veille de chaque élection”, a souligné le porte-parole de l’ARD, Elo Dacy, qui a rendu public la déclaration du groupement politique.
L’ARD pense que la classe politique est invitée à Owando pour “avaliser, en contrepartie d’espèces sonnantes et trébuchantes, les décisions prises de façon unilatérale par le pouvoir, en l’absence des représentants de l’opposition”.
Dans le but de promouvoir des élections démocratiques, l’ARD a souligné la nécessité de refonder le système électoral par la “dissolution de l’actuelle Commission nationale électorale indépendante, l’élaboration d’une nouvelle loi électorale ; la réalisation d’accord-parties d’un recensement administratif spécial”.
Elle réclame également l’introduction de la biométrie dans le processus d’identification des électeurs, l’adoption d’une loi relative à un nouveau découpage électoral et la neutralité réelle de la Cour constitutionnelle. L’une des exigences significatives de cette coalition est la “suppression du vote militaire anticipé”.
“L’opposition congolaise doit se rassembler et exiger du pouvoir la tenue, en urgence absolue, d’un véritable dialogue politique inclusif, seule et bonne solution pour sortir le Congo de la crise multidimensionnelle qui l’étrangle”, conclut la déclaration.
À partir de ce lundi, le ministre congolais de l’Intérieur reçoit les formations politiques pour préparer cette concertation. Les autorités congolaises organisent depuis 2009 de façon routinière des concertations à la veille des élections et des résultats. Ces initiatives sont souvent contestées par l’opposition.
Dans cette petite économie riche en pétrole, le parlement est contrôlé par le Parti congolais du travail (PCT) du président Denis Sassou Nguesso qui cumule près de 38 ans au pouvoir.
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