Migration : l’ONU appelle à une action décisive suite au plus grand naufrage survenu au large de la Grèce

Publié le Par Gabon Matin - Mis à jour :

Après le naufrage survenu au large de la Grèce mercredi 14 juin 2023 et ayant fait au moins 78 morts, et des centaines de personnes portées disparues, des agences des Nations Unies ont appelé, vendredi, à une action urgente et décisive.

Selon le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et l’Organisation internationale pour les migrations ( OIM ), il s’agit d’éviter de nouveaux décès en mer suite à la dernière tragédie en Méditerranée, « la pire depuis plusieurs années ». « Il est clair que l’approche actuelle de la Méditerranée est irréalisable. Année après année, elle reste la route migratoire la plus dangereuse au monde, avec le taux de mortalité le plus élevé  », a déclaré dans un communiqué, Federico Soda, Directeur du département des urgences de l’ OIM .

Le nombre de personnes à bord du bateau, qui a chaviré le 14 juin au large des côtes grecques, n’est pas clair. Mais selon l’ONU, il se situerait « entre 400 et 750 migrants, selon divers témoignages ».

Des centaines de personnes sont toujours portées disparues

Jusqu’à présent, 104 personnes ont été secourues et 78 corps ont été récupérés, alors que des centaines de personnes sont toujours portées disparues et que l’on craint qu’elles ne soient mortes.

Le bateau était en détresse depuis le matin du 13 juin. Une opération de recherche et de sauvetage à grande échelle a été annoncée par les garde-côtes grecs le matin du 14 juin, après le chavirement du bateau.

Si le HCR et l’OIM se félicitent des enquêtes qui ont été ordonnées en Grèce sur les circonstances qui ont conduit au chavirement du bateau et à la perte de tant de vies, les deux agences rappellent que « le devoir de secourir sans délai les personnes en détresse en mer est une règle fondamentale du droit maritime international  ».

Une façon de rappeler que les capitaines de navires et les États ont l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer, quels que soient leur nationalité, leur statut ou les circonstances dans lesquelles elles se trouvent, y compris sur des navires qui ne sont pas en état de naviguer, et quelles que soient les intentions de ceux qui se trouvent à bord.

La recherche et le sauvetage en mer sont un impératif juridique et humanitaire

« Les États doivent s’unir et combler les lacunes en matière de recherche et de sauvetage proactifs, de débarquement rapide et de voies régulières sûres. Ces efforts collectifs doivent être axés sur les droits de l’homme des migrants et le sauvetage de vies humaines », a ajouté M. Soda, relevant que toute action de recherche et de sauvetage doit être menée dans le respect de l’obligation de prévenir les pertes en vies humaines en mer.

Le HCR et l’OIM rappellent que la recherche et le sauvetage en mer sont un impératif juridique et humanitaire. « L’UE doit placer la sécurité et la solidarité au cœur de son action en Méditerranée  », a affirmé pour sa part Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR pour la protection.

Compte tenu de l’augmentation des mouvements de réfugiés et de migrants en Méditerranée, le HCR estime que des efforts collectifs, y compris une plus grande coordination entre tous les États méditerranéens et le partage des responsabilités, sont essentiels pour sauver des vies. « Cela inclut la mise en place d’un mécanisme régional de débarquement et de redistribution pour les personnes arrivant par la mer, que nous continuons à préconiser », a ajouté Mme Triggs.

Une « horrible tragédie »

De son côté, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a indiqué que l’effroyable perte de vies humaines en mer Méditerranée est «  une horrible tragédie ». « Ce qui s’est passé mercredi souligne la nécessité d’enquêter sur les passeurs et les trafiquants d’êtres humains et de veiller à ce qu’ils soient traduits en justice  », a déclaré dans un communiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, exprimant sa solidarité aux survivants et aux familles des victimes.

Le Haut-Commissaire a également réitéré son appel aux États pour qu’ils ouvrent des voies de migration plus régulières, qu’ils renforcent le partage des responsabilités, qu’ils prennent des dispositions pour des débarquement sûrs et rapides de toutes les personnes secourues en mer. Il s’agit aussi de mettre en place un suivi et un contrôle indépendants des politiques et des pratiques liées aux migrations.

Depuis le début de l’année, au 11 juin 2023, au moins 72.778 migrants sont arrivés en Europe (dont 54.205 en Italie), par les routes migratoires en Méditerranée orientale, centrale, et occidentale ou par le nord-ouest de l’Afrique, selon les données provisoires publiées par l’OIM. Dans le même temps, au moins 1.037 migrants sont morts ou portés disparus.

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