La crise alimentaire et la malnutrition mettent en danger de mort 8 millions d’enfants dans le monde

Publié le Par La rédaction d’LBVnews - Mis à jour :

Environ 8 millions d’enfants âgés de cinq ans et moins risquent de mourir de malnutrition infantile, a alerté jeudi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), relevant que la crise alimentaire mondiale engendre un nouveau cas de malnutrition sévère par minute dans une quinzaine de pays.

Les enfants les plus à risque vivent dans 15 pays connaissant des pénuries alimentaires, parmi lesquels l’Afghanistan, l’Ethiopie, Haïti, le Yémen, mais aussi les trois pays du Sahel frappés par les violences djihadistes (Mali, Niger, Burkina Faso).

Dans ces 15 pays actuellement touchés par une crise, près de 8 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans risquent de décéder des suites d’une émaciation sévère s’ils ne reçoivent pas des aliments thérapeutiques et des soins immédiats, a insisté l’ UNICEF alors que le G7 s’apprête à se réunir.

Tous ces pays ont besoin d’une aide alimentaire et médicale immédiate, insiste l’organisation, qui souligne que le nombre d’enfants concernés croît de minute en minute. Depuis le début de l’année, la crise alimentaire mondiale a en effet ajouté plus de 260.000 d’enfants au nombre des personnes souffrant de malnutrition sévère, soit un enfant toutes les 60 secondes.

Cette augmentation des cas d’émaciation sévère vient s’ajouter aux taux de malnutrition infantile déjà en passe d’exploser, comme l’a fait savoir l’UNICEF le mois dernier.

Des conditions propices pour « l’explosion catastrophique » des taux d’émaciation

« Nous constatons désormais que les conditions propices à l’explosion catastrophique des taux d’émaciation chez les enfants sont réunies et que la situation commence à se dégrader  », a déclaré dans un communiqué Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.

D’après les projections, l’émaciation sévère touchait 7,9 millions d’enfants en juin 2022 contre 7,6 millions en janvier de la même année, soit exactement 260.259 cas supplémentaires. « Si l’aide alimentaire joue un rôle crucial, le blé ne permet pas de sauver la vie d’enfants qui meurent de faim. Nous devons leur fournir des aliments thérapeutiques dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard  », a ajouté Mme Russell.

Parmi les problèmes en cause sont évoqués l’envolée des prix des denrées alimentaires - une situation exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie - les sécheresses persistantes dans plusieurs pays en raison du changement climatique et les effets continus de la pandémie de coronavirus.

Dans ces 15 pays, l’UNICEF estime qu’au moins 40 millions d’enfants se trouvent en situation d’insécurité nutritionnelle sévère, c’est-à-dire qu’ils ne bénéficient pas de la diversité alimentaire minimale dont ils ont besoin pour grandir et se développer durant les premières années de leur vie. En outre, 21 millions d’enfants se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire sévère et courent donc un risque élevé d’émaciation sévère.

L’UNICEF appelle à un programme d’aide de 1,2 milliard de dollars

Caractérisée par une maigreur extrême de l’enfant par rapport à sa taille, l’émaciation sévère est la forme de malnutrition la plus visible et la plus mortelle. En raison de l’affaiblissement de leur système immunitaire, les enfants âgés de moins de 5 ans souffrant d’émaciation sévère courent un risque de décès jusqu’à 11 fois supérieur à celui observé chez les enfants bien nourris.

Cette alerte de l’UNICEF intervient alors que le prix des aliments thérapeutiques visant à traiter l’émaciation sévère a augmenté de 16% ces dernières semaines en raison d’une envolée du coût des matières premières. Cela risque de priver jusqu’à 600.000 enfants supplémentaires de ce traitement d’importance vitale et mettant ainsi leur vie en danger.

En réponse, l’UNICEF intensifie ses interventions dans les 15 pays les plus touchés, à savoir l’Afghanistan, le Burkina Faso, l’Éthiopie, Haïti, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, le Nigéria, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen. L’organisation a prévu la mise en œuvre d’un plan d’accélération pour tenter de prévenir une explosion des décès d’enfants et atténuer les séquelles à long terme de l’émaciation sévère.

Face à cette situation préoccupante et en amont du sommet du G7, l’UNICEF appelle à un programme d’aide de 1,2 milliard de dollars pour répondre aux besoins urgents de 8 millions d’enfants dont la survie est menacée par l’émaciation sévère. « Les dirigeants présents en Allemagne pour la réunion des ministres des sept pays les plus industrialisés ont encore la possibilité d’agir pour sauver la vie de ces enfants, mais le temps presse. Attendre que l’état de famine soit déclaré revient à laisser des enfants mourir  », a conclu Catherine Russell.

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