RDC : près de 530 000 personnes déplacées par l’insécurité et les combats au Nord-Kivu
Alors que plus de 7.000 Congolais ont trouvé refuge en Ouganda voisin, au moins 521.000 personnes ont été déplacées depuis mars 2022 par les affrontements dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, au nord de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé vendredi une agence des Nations Unies.
« Le nombre de déplacements atteint 521 000 personnes depuis le début des affrontements entre l’armée congolaise et le Mouvement du 23 mars (M23) dans le territoire de Rutshuru en mars », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU ( OCHA ) dans son dernier rapport de situation consacrée à la crise dans cette partie septentrionale du pays.
Cette augmentation du nombre de déplacements par rapport à la semaine dernière (510 000 déplacements) est due aux combats qui ont opposés les forces armées congolaises (FRDC) et leurs alliés aux rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru.
En raison de la volatilité de la situation sur le terrain, les mouvements de population restent dynamiques et évoluent selon le contexte sécuritaire, précise l’OCHA. Les femmes représentent 51% des personnes déplacées et plus de 58% sont des enfants de moins de 18 ans.
Des déplacés logés dans des églises, écoles, stades et des sites improvisés
La majorité des personnes déplacées se trouve dans le territoire de Nyiragongo (233.000 personnes), dont « plus de 95% sont logés dans des églises, écoles, stades et des sites improvisés, tandis que les autres vivent en familles d’accueil ». Mais ces chiffres peuvent évoluer d’autant que « des affrontements continuent d’être signalés dans le territoire de Rutshuru, entraînant des déplacements de personnes et des violations des droits humains ».
Par ailleurs, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance ( UNICEF ) et ses partenaires continuent d’assurer l’identification, la prise en charge et la réunification familiale des enfants non accompagnés et séparés et de ceux associés aux forces armées et aux groupes armés. Entre le 1er et le 16 décembre, au moins 13 enfants non-accompagnés ont été identifiés dans les sites et centres collectifs de Nyiragongo.
Face cet afflux important de déplacés internes, les acteurs humanitaires s’activent pour répondre aux besoins des déplacés et des familles hôtes. Plus de 30.000 personnes déplacées ont reçu une aide alimentaire dans les zones de santé de Kibirizi (Rutshuru) et Kayna (Lubero).
Au total, près de 170.000 personnes ont été assistées en vivres depuis fin octobre 2022 et près de 55.000 déplacés ont reçu des articles ménagers essentiels.
Un millier de cas de choléra détectés en une semaine dans le camp de déplacés de Kanyaruchinya
Tandis que les acteurs humanitaires s’activent à répondre aux besoins, la réponse s’est complexifiée ces dernières semaines avec l’éclosion d’une épidémie de choléra. Selon la Mission de l’ONU en RDC (Radio okapi), plus de 1000 cas de choléra ont été recensés en une semaine dans le camp de Kanyaruchinya au Nord-Kivu.
« Sept personnes sont déjà mortes à la suite de cette épidémie dans ce site de déplacés », a ajouté Radio Okapi qui cite des propos tenus hier jeudi par le chef de la Division provinciale de la santé du Nord-Kivu, Dr Janvier Kibuya. Ce responsable de la santé au Nord-Kivu assure que la province se mobilise pour une prise en charge médicale adéquate en faveur de ces patients dont les enfants de moins de 5 ans.
Près de 30.000 ménages ont été décontaminés en réponse à l’épidémie de choléra dans le Nyiragongo. A noter qu’un décompte effectué le 11 décembre faisait état de 824 cas de choléra dans le territoire de Nyiragongo, dont 379 et deux décès enregistrés dans la période du 5 au 11 décembre.
C’est dans ce contexte que les autorités provinciales du Nord-Kivu ont déclaré, le 14 décembre dernier, une épidémie de choléra dans la province. Selon l’OCHA, les acteurs humanitaires, s’activent pour contenir cette épidémie dans les sites des déplacés de Kanyaruchinya, Kibati, Munigi, Don Bosco, entre autres.
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