Marie Madeleine Mborantsuo, une femme gabonaise née pour servir l’hégémonie de la famille Bongo

Publié le Par Anna Bibang - Mis à jour :

Marie-Marie Madeleine Mborantsuo est une femme hors pair. Depuis qu’elle a réussi a attirer dans ses bras l’homme marié qu’était Omar Bongo, elle ne l’a plus jamais lâché. Maitresse d’Omar Bongo avec qui elle a eu deux magnifiques enfants hauts placés également dans l’administration publique gabonaise, Marie-Marie Madeleine Mborantsuo trône depuis sa création sur la Cour constitutionnelle. Sa tâche : déclarer vainqueur la famille Bongo à chaque présidentielle contre vents et marées. Retour sur une femme née pour servir une famille Bongo devenue la sienne.

La journée nationale de la femme gabonaise ce 17 avril est l’occasion de célébrer ses femmes qui servent bec et ongle le régime de la famille Bongo sans se poser la moindre question. Même si pour Marie-Marie Madeleine Mborantsuo, son activisme pour le régime Bongo est plus raffiné, plus malicieux et finalement plus pernicieux. Éternelle présidente de la Cour constitutionnelle pour une raison inconnue, c’est elle finalement qui décide qui sera président du Gabon.

Une femme-clé du régime Bongo

Depuis 1993, elle est le rempart juridique officiel du régime Bongo pour se perpétuer en toute légalité sous le couvert d’une cour entièrement aux ordres de la pérennité hégémonique d’Omar Bongo et ses nombreux héritiers. En 10 contentieux présidentiels qu’elle a déjà arbitrer, la position de la Cour a toujours été la même malgré les fraudes démasquées par l’opposition. Marie-Marie Madeleine Mborantsuo tient en laisse tout un pays via cette haute cour de justice dont les décisions ne peuvent être remises en cause.

Une femme gabonaise hors-pair qui tient une part importante des 55 ans de pouvoir sans partage de la famille Bongo sur la vie politique gabonaise. Une femme qui n’a pas hésité à modifier sous les huées la Constitution pour sauver Ali Bongo victime d’un accident vasculaire cérébral à l’étranger. Elle est aux petits oignions pour ne pas perdre elle aussi son strapontin à la tête d’une cour qu’elle préside en maitresse indéboulonnable depuis le retour du multipartisme en 1990. Un deal où elle et les siens sont tous gagnants.

De maitresse à pièce-maitresse

Pièce-maitresse du régime de Libreville, Marie-Marie Madeleine Mborantsuo sait aussi être inventive pour qu’il ne coule jamais. C’est grâce à elle qu’Omar Bongo, son amant et père de ses enfants, a pu l’emporter coup sur coup lors de la présidentielle de 1993, remportée par l’opposant Paul Mba Abessolo. Puis celle de 1998 et 2005, là encore avec le coup de main juridique de dame Marie-Marie Madeleine Mborantsuo, super juge constitutionnel et protectrice des intérêts politiques des Bongo.

L’héritier d’Omar Bongo, son fils controversé Ali Bongo, a à sa mort eu les mêmes gentillesses. D’abord en 2009 puis en 2016 face à Jean Ping. A chaque fois, le manège est sempiternellement le même. Ali Bongo et son ministre de l’Intérieur organise le bourrage des urnes et la fraude électorale qui ne leur permettent pas de l’emporter malgré tout dans les urnes. Ils font alors recours à la Cour constitutionnelle si la rue gronde et à la grande Marie-Marie Madeleine Mborantsuo pour donner le coup de grâce aux détracteurs de cette hégémonie destructrice. Jusqu’à quand ?

 

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